Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

que David dansoit devant l’arche.

§. 11. les hommes, en perfectionnant leur goût, donnèrent à cette danse plus de variété, plus de grace & plus d’expression. Non seulement on assujettit à des règles les mouvemens des bras & les attitudes du corps, mais encore on traça les pas que les pieds devoient former. Par-là, la danse se divisa naturellement en deux arts qui lui furent subordonnés : l’un, qu’on me permette une expression conforme au langage de l’antiquité, fut la danse des gestes ; il fut conservé pour concourir à communiquer les pensées des hommes : l’autre fut principalement la danse des pas ; on s’en servit pour exprimer certaines situations de l’ame, & particulièrement la joie ; on l’employa dans les occasions de réjouissance, & son principal objet fut le plaisir.

La danse des pas provient donc de celle des gestes : aussi en conserve-t-elle encore le caractère. Chez les italiens, parce qu’ils ont une gesticulation plus vive & plus variée,