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pas obscures ; mais elles seroient fausses, ou du moins elles ne seroient pas suffisamment fondées, pour être regardées comme certaines.

§. 18. Je crois donc pouvoir conclure que les noms des idées simples, tant ceux des sensations que ceux des opérations de l’ame, peuvent être fort bien déterminés par des circonstances ; puisqu’ils le sont déja si exactement, que les enfans ne s’y trompent pas. Un philosophe doit seulement avoir attention, lorsqu’il s’agit des sensations, d’éviter deux erreurs, où les hommes ont coutume de tomber par des jugemens précipités : l’une, c’est de croire que les sensations soient dans les objets ; l’autre, dont nous venons de parler, que les mêmes objets produisent dans chacun de nous les mêmes sensations.

§. 19. Dès que les termes qui sont les signes des idées simples, sont exacts, rien n’empêche qu’on ne détermine ceux qui appartiennent aux autres idées. Il suffit pour cela