Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée

sont la preuve. Sur quelque sujet que nous ayons des idées exactes, elles seront toujours suffisantes pour nous faire discerner la vérité : si au contraire nous n’en avons pas, nous aurons beau prendre toutes les précautions imaginables, nous confondrons toujours tout. En un mot en métaphysique on marcheroit d’un pas assuré avec des idées bien déterminées, et sans ces idées on s’égareroit même en arithmétique.

§. 9. Mais comment les arithméticiens ont-ils des idées si exactes ? C’est que connoissant de quelle manière elles s’engendrent, ils sont toujours en état de les composer ou de les décomposer, pour les comparer selon tous leurs rapports. Ce n’est qu’en réfléchissant sur la génération des nombres, qu’on a trouvé les règles des combinaisons. Ceux qui n’ont pas réfléchi sur cette génération, peuvent calculer avec autant de justesse que les autres, parce que les règles sont sûres ; mais ne connoissant pas les raisons sur lesquelles elles sont fondées, ils n’ont