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continua de les employer. Peut-être même les prêtres égyptiens voyoient-ils avec plaisir que peu à peu ils se trouvoient seuls avoir la clef d’une écriture qui conservoit les secrets de la religion. Voilà ce qui a donné lieu à l’erreur de ceux qui se sont imaginés que les hiéroglyphes renfermoient les plus grands mystères.

§. 136. « Par ce détail on voit comment il est arrivé que ce qui devoit son origine à la nécessité, a été dans la suite employé au secret & a été cultivé pour l’ornement. Mais par un effet de la révolution continuelle des choses, ces mêmes figures qui avoient d’abord été inventées pour la clarté, & puis converties en mistéres, ont repris à la longue leur premier usage. Dans les siècles florissans de la Grèce & de Rome, elles étoient employées sur les monumens & sur les médailles, comme le moyen le plus propre à faire connoitre la pensée : de sorte que le même simbole qui