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représenter une chose, d’une autre où l’on voyoit quelque ressemblance ou quelque analogie ; & ce fut la troisiéme manière d’employer cette écriture. L’univers, par exemple, étoit représenté par un serpent ; & la bigarrure de ses taches désignoit les étoiles.

§. 130. Le premier objet de ceux qui imaginèrent les hiéroglyphes fut, de conserver la mémoire des événemens, & de faire connoître les loix, les réglemens, & tout ce qui a rapport aux matières civiles. On eut donc soin, dans les commencemens, de n’employer que les figures dont l’analogie étoit le plus à la portée de tout le monde : mais cette méthode fit donner dans le rafinement, à mesure que les philosophes s’appliquèrent aux matières de spéculation. Aussi-tôt qu’ils crurent avoir découvert dans les choses des qualités plus abstruses ; quelques-uns, soit par singularité, soit pour cacher leurs connoissances au vulgaire, se plurent à choisir pour caractère des figures dont le rapport aux choses