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n’en avoient pas sû inventer de meilleure[1]. Les égyptiens plus ingénieux ont été les premiers à se servir d’une voie plus abrégée, à laquelle on a donné le nom d’hiéroglyphe[2]. Il paroît par le plus ou moins d’art des méthodes qu’ils ont imaginées, qu’ils n’ont inventé les lettres qu’après avoir suivi l’écriture dans tous ses progrès.

L’embarras que causoit l’énorme

  1. Les Sauvages de Canada n’en ont pas d’autre.
  2. Les Hiéroglyphes se distinguent en propres & en simboliques. Les propres se soudivisent en curiologiques & en tropiques. Les curiologiques substituoient une partie au tout, & les tropiques représentoient une chose par une autre qui avoit avec elle quelque ressemblance ou analogie connues. Les uns & les autres servoient à divulguer. Les Hiéroglyphes simboliques servoient à tenir caché ; on les distinguoit aussi en deux espèces : en tropiques & en énigmatiques. Pour former les simboles tropiques, on employoit les propriétés les moins connues des choses, & les énigmatiques étoient composés du mystérieux assemblage de choses différentes & de parties de divers animaux. Voyez l’Essai fur les Hiergl. §. 20 & Suiv.