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CHAPITRE XIII.

De l’écriture[1].

§. 127. Les hommes, en état de se communiquer leurs pensées par des sons, sentirent la nécessité d’imaginer de nouveaux signes propres à les perpétuer & à les faire connoître à des personnes

  1. Cette Section étoit presque achevée, quand l’Essai sur les Hiéroglyphes traduit de l’Anglois de M. Warburthon, me tomba entre les mains : Ouvrage où l’esprit philosophique & l’érudition règnent également. Je vis avec plaisir que j’avois pensé, comme son auteur, que le langage a dû dès les commencemens être fort figuré & fort métaphorique. Mes propres réflexions m’avoient aussi conduit à remarquer que l’écriture n’avoit d’abord été qu’une simple peinture : mais je n’avois point encore tenté de découvrir par quels progrès on étoit arrivé à l’invention des lettres, & il me paroissoit difficile d’y réussir. La chose a été parfaitement exécutée par M. Warburthon ; j’ai extrait de son Ouvrage tout ce que j’en dis, ou à peu près.