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davantage. En conséquence, nous n’admettons dans la classe des comédies que certaines pièces, & nous en excluons toutes les autres. Qu’on demande ensuite si tel poëme est une comédie, ou non ; nous répondrons chacun selon les notions que nous nous sommes faites ; &, comme elles ne sont pas les mêmes, nous paroîtrons prendre des partis différens. Si nous voulions substituer les idées à la place des noms, nous connoîtrions bientôt que nous ne différons que par la manière de nous exprimer. Au lieu de borner ainsi la notion d’une chose, il seroit bien plus raisonnable de l’étendre à mesure qu’on trouve de nouveaux genres qui peuvent lui être subordonnés. Ce seroit ensuite une recherche curieuse & solide que d’examiner quel genre est supérieur aux autres.

On peut appliquer au poëme épique ce que je viens de dire de la comédie, puisqu’on agite comme de grandes questions : si le paradis perdu, le lutrin, &c. sont des poëmes épiques.