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§. 116. Il ne faut se servir des signes que pour exprimer les idées qu’on a soi-même dans l’esprit. S’il s’agit des substances, les noms qu’on leur donne ne doivent se rapporter qu’aux qualités qu’on y a remarquées, & dont on a fait des collections. Ceux des idées archétypes ne doivent aussi désigner qu’un certain nombre d’idées simples, qu’on est en état de déterminer. Il faut surtout éviter de supposer légèrement que les autres attachent aux mêmes mots les mêmes idées que nous. Quand on agite une question, notre premier soin doit être de considérer, si les notions complexes des personnes avec qui nous nous entretenons renferment un plus grand nombre d’idées simples que les nôtres. Si nous le soupçonnons plus grand, il faut nous informer de combien & de quelles espèces d’idées : s’il nous paroît plus petit, nous devons faire connoître quelles idées simples nous y ajoutons de plus.

Quant aux noms généraux, nous