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ils étoient le régime. Cet usage s’étendit ensuite aux autres verbes. Telle est l’époque qui a préparé la construction qui nous est si naturelle.

§. 97. On ne fut donc plus assujéti à arranger toujours ses idées dans le même ordre : on sépara de plusieurs adjectifs le mot qui leur avoit été ajouté : on le conjugua à part ; &, après l’avoir longtemps placé assez indifféremment, comme le prouve la langue latine, on le fixa dans la nôtre après le nom qui le régit & avant celui qu’il a pour régime.

§. 98. Ce mot n’étoit le signe d’aucune qualité, & n’auroit pu être mis au nombre des verbes, si en sa faveur on n’avoit pas étendu la notion du verbe, comme on l’avoit déjà fait pour les adjectifs. Ce nom ne fut donc plus considéré que comme un mot qui signifie affirmation avec distinction de personnes, de nombres, de temps & de modes. Dès-lors le verbe être fut proprement le seul. Les grammairiens n’ayant pas suivi le