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nécessaires pour l’exercice des opérations qui précédent la réminiscence : car la perception & la conscience ne peuvent manquer d’avoir lieu tant qu’on est éveillé ; & l’attention n’étant que la conscience qui nous avertit plus particulièrement de la présence d’une perception, il suffit, pour l’occasionner, qu’un objet agisse sur les sens avec plus de vivacité que les autres. Jusques-là les signes ne seroient propres qu’à fournir des occasions plus fréquentes d’exercer l’attention.

§. 37. Mais supposons un homme qui n’ait l’usage d’aucun signe arbitraire. Avec le seul secours des signes accidentels, son imagination & sa réminiscence pourront déjà avoir quelque exercice ; c’est-à-dire, qu’à la vue d’un objet la perception, avec laquelle il s’est lié, pourra se réveiller, & qu’il pourra la reconnoître pour celle qu’il a déjà eue. Il faut cependant remarquer que cela n’arrivera qu’autant que quelque cause étrangère lui mettra cet objet sous les yeux. Quand il est absent,