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ne peut avoir d’autre cause que l’attention que nous leur avons donnée, quand elles se sont présentées ensemble. Ainsi, les choses n’attirant notre attention que par le rapport qu’elles ont à notre tempérament, à nos passions, à notre état, ou, pour tout dire en un mot, à nos besoins ; c’est une conséquence que la même attention embrasse, tout à la fois, les idées des besoins & celles des choses qui s’y rapportent, & qu’elle les lie.

§. 29. tous nos besoins tiennent les uns aux autres ; & l’on en pourroit considérer les perceptions comme une suite d’idées fondamentales, ausquelles on rapporteroit tout ce qui fait partie de nos connoissances. Au-dessus de chacune s’éleveroient d’autres suites d’idées qui formeroient des espèces de chaînes, dont la force seroit entièrement dans l’analogie des signes, dans l’ordre des perceptions, & dans la liaison que les circonstances qui réunissent quelquefois les idées les plus disparates auroient formée. A un besoin est liée l’idée de la chose qui est propre à le