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avec ordre, il faut parcourir toutes les idées qui peuvent être l’objet de notre réflexion.

§. 6. Il me semble qu’il n’y a rien à ajouter à ce que j’ai dit sur les idées simples. Il est certain que nous réfléchissons souvent sur nos perceptions sans nous rappeller autre chose que leurs noms, ou les circonstances où nous les avons éprouvées. Ce n’est même que par la liaison qu’elles ont avec ces signes, que l’imagination peut les réveiller à notre gré.

L’esprit est si borné qu’il ne peut pas se retracer une grande quantité d’idées, pour en faire, tout à la fois, le sujet de sa réflexion. Cependant il est souvent nécessaire qu’il en considère plusieurs ensemble. C’est ce qu’il fait avec le secours des signes, qui, en les réunissant, les lui font envisager comme si elles n’étoient qu’une seule idée.

§. 7. Il y a deux cas où nous rassemblons des idées simples sous un seul signe : nous le faisons sur des modèles ou sans modèles.