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de l’ame n’a pour objet que des choses communes ; ce n’est encore que bon sens, comme je l’ai dit. L’esprit vient immédiatement après, & se trouveroit à son plus haut période dans un homme qui, en toute occasion, sçauroit parfaitement bien conduire toutes les opérations de son entendement, & s’en serviroit avec toute la facilité possible. C’est une notion dont on ne trouvera jamais le modèle ; mais il faut le supposer, afin d’avoir un point fixe d’où l’on puisse, par divers endroits s’éloigner plus ou moins, & se faire, par ce moyen, quelque idée des espèces inférieures. Je me borne à celles ausquelles on a donné des noms.

§. 100. La pénétration suppose qu’on est capable d’assez d’attention, de réflexion & d’analyse, pour percer jusques dans l’intérieur des choses ; & la profondeur, qu’on les creuse au point d’en développer tous les ressorts, & qu’on voit d’où elles viennent, ce qu’elles sont, & ce qu’elles deviendront.