lorsqu’il distingue le bon sens, l’esprit, l’intelligence, la pénétration, la profondeur, le discernement, le jugement, la sagacité, le goût, l’invention, le talent, le génie & l’enthousiasme ; il me suffira cependant de ne dire qu’un mot sur toutes ces choses.
§. 98. Le bon sens & l’intelligence ne sont que concevoir ou imaginer, & ne diffèrent que par la nature de l’objet dont on s’occupe. Comprendre, par exemple, que deux & deux font quatre, ou comprendre tout un cours de mathématiques, c’est également concevoir ; mais avec cette différence, que l’un s’appelle bon sens, & l’autre intelligence. De même, pour imaginer des choses communes & qui tombent tous les jours sous les yeux, il ne faut que du bon sens : mais, pour imaginer des choses neuves, surtout si elles sont de quelqu’étendue, il faut de l’intelligence. L’objet du bon sens ne paroît donc se rencontrer que dans ce qui est facile & ordinaire ; & c’est à l’intelligence à faire concevoir, ou