Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

C’est imagination, contemplation, mémoire : & si elle dispose elle-même de son attention, c’est réflexion. Enfin, de celle-ci naissent toutes les autres. C’est proprement la réflexion qui distingue, compare, compose, décompose & analyse ; puisque ce ne sont-là que différentes manières de conduire l’attention. De-là se forment, par une suite naturelle le jugement, le raisonnement, la conception, & résulte l’entendement. Mais j’ai cru devoir considérer les différentes manières dont la réflexion s’exerce, comme autant d’opérations distinctes, parce qu’il y a du plus ou du moins dans les effets qui en naissent. Elle fait, par exemple, quelque chose de plus en comparant des idées, que lorsqu’elle s’en tient à les distinguer ; en les composant & décomposant, que lorsqu’elle se borne à les comparer, telles qu’elles sont : & ainsi du reste. Il n’est pas douteux qu’on ne puisse, selon la manière dont on voudra concevoir les choses, multiplier plus ou moins