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Dire d’un homme qu’il a de pareils principes, c’est faire connoître qu’il est incapable d’avoir des idées nettes de ce qu’il pense. Si l’on doit donc avoir des principes, ce n’est pas qu’il faille commencer par-là pour descendre ensuite à des connoissances moins générales : mais c’est qu’il faut avoir bien étudié les vérités particulières, & s’être élevé d’abstraction en abstractions, jusqu’aux propositions universelles. Ces sortes de principes sont naturellement déterminés par les connoissances particulières qui y ont conduit : on en voit toute l’étendue, & l’on peut s’assurer de s’en servir toujours avec exactitude. Dire qu’un homme a de pareils principes, c’est donner à entendre qu’il connoît parfaitement les arts & les sciences dont il fait son objet, & qu’il apporte par-tout de la netteté & de la précision.