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en composant & décomposant les notions, pour les comparer de la manière la plus favorable aux découvertes qu’on a en vue. Ce n’est pas non plus par des définitions, qui d’ordinaire ne font que multiplier les disputes, mais c’est en expliquant la génération de chaque idée. Par ce détail on voit qu’elle est la seule méthode qui puisse donner de l’évidence à nos raisonnemens ; &, par conséquent, la seule qu’on doive suivre dans la recherche de la vérité. Mais elle suppose, dans ceux qui veulent en faire usage, une grande connoissance des progrès des opérations de l’ame.

§. 67. Il faut donc conclure que les principes ne sont que des résultats qui peuvent servir à marquer les principaux endroits par où on a passé ; qu’ainsi que le fil du labyrinthe, inutiles quand nous voulons aller en avant, ils ne font que faciliter les moyens de revenir sur nos pas. S’ils sont propres à soulager la mémoire, & à abréger les disputes, en indiquant briévement les vérités dont on convient de part & d’autre, ils deviennent