Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vii
Introduction

quoi il faut attribuer l’insuffisance de sa méthode : car nous ne découvrirons point une manière sure de conduire nos pensées, tant que nous ne sçaurons pas comment elles se sont formées. Malebranche, de tous les cartésiens celui qui a le mieux apperçu les causes de nos erreurs, cherche tantôt dans la matière des comparaisons pour expliquer les facultés de l’ame[1] : tantôt il se perd dans un monde intelligible, où il s’imagine avoir trouvé la source de nos idées[2]. D’autres créent & anéantissent des êtres, les ajoutent à notre ame, ou les

  1. Recher. de la ver. l. I, c. 1
  2. Liv. 3. Voyez aussi ses entretiens & ses méditations métaphysiques, avec ses réponses à M. Arnaud.