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Sans doute, la vie religieuse est austère, mais la charité de Jésus-Christ nous presse, et l’enchantement de vivre sous le même toit que cet aimable Sauveur fait passer légèrement sur bien des choses. D’ailleurs, je vous le demande, quel bonheur humain peut se comparer à celui du religieux, quand il se prosterne sur le pavé du sanctuaire, après les vœux solennels qui l’unissent à Dieu pour toujours. Dans le monde, la seule pensée de la mort assombrit les joies, trouble toutes les tendresses. Ici, non-seulement cette pensée est sans amertume, mais la mort elle-même a un air de fête. Et comment s’en étonner ? Le religieux n’attend rien de la figure de ce monde qui passe, il a jeté son cœur dam l’éternité, il vit de la foi et de l’espérance. Aussi, sur le bord du tombeau, la foi, qui va disparaître devant la claire vue ; l’espérance, qui va se perdre dans la possession, brillent d’un dernier et plus vif éclat dans son âme, et resplendissent à travers les ombres et les tristesses de la mort, comme le soleil couchant dans les nuages. Si cette image vous semble un peu pompeuse, songez, s’il vous plaît, que j’ai là sous les yeux, en vous écrivant, un magnifique coucher de soleil.

Madame, je vais maintenant vous dire adieu. Si je persévère, comme il faut l’espérer, je ne vous écrirai plus et nous ne nous reverrons plus jamais sur la terre. Mais ne vous affligez pas. Le cœur en haut, et remerciez Dieu pour moi. Au revoir dans l’éternité chez notre Père.

Vous vous rappelez que, sur son lit de mort,