son fiancé, était toujours devant l’image de la Vierge où Thérèse l’avait mis. Hélas ! ces pauvres fleurs n’étaient pas encore flétries quand la mort l’avait frappée.
La première fois que Francis entra dans cette chambre pour lui si pleine de souvenirs, il baisa la table où le saint sacrement avait reposé, et voulut ensuite s’agenouiller là où il l’avait vue mourir ; mais il se trouva mal et fut obligé de sortir. Je voulus l’empêcher d’y retourner, craignant pour lui ces émotions si douloureuses, mais il me rassura. Ne craignez rien, me dit-il, Dieu s’est mis entre la douleur et moi. D’ailleurs, cette chambre où elle a vécu, où elle est morte, cette chambre où j’ai reçu la foi est pour moi un sanctuaire sacré. Voyant qu’il y passait la plus grande partie de son temps, j’y mis le plus ressemblant des portraits de Thérèse. Il me remercia pour cette attention avec une effusion touchante, et me dit ensuite qu’il la portait continuellement dans une présence bien autrement intime que celle des sens.
Souvent, il m’entretenait de nos immortelles espérances, et parlait avec une conviction si ardente, si profonde, qu’en l’écoutant, je me demandais si j’avais un peu de foi. Sa présence me fit un bien infini. Il était impossible de ne pas se ranimer au contact de cette ferveur brûlante. Tous les jours nous allions visiter le cimetière de la Côte-des-Neiges. Je déposais sur la tombe de Thérèse les fleurs que nous avions apportées. Francis jetait son chapeau sur la