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marguerite bourgeoys

Dieu ne se laisse pas vaincre en générosité, les Sœurs l’éprouvaient et M. Dollier de Casson écrivait : « Ce que j’admire le plus, c’est que ces filles, étant sans bien et voulant instruire gratuitement les enfants, aient néanmoins acquis, par la bénédiction que Dieu verse sur le travail de leurs mains, et sans avoir été à charge à personne, plusieurs maisons et plusieurs terres dans l’île de Montréal. »

À cette œuvre de l’éducation, que les intentions les plus sincères accomplissent souvent si imparfaitement, les Sœurs de la Congrégation excellaient. Là-dessus, intendants, magistrats, gouverneurs, prêtres, évêques, historiens, voyageurs sont unanimes.


« …Marguerite Bourgeoys, dit Charlevoix[1], a rendu son nom cher et respectable à toute la colonie par ses éminentes vertus et par l’Institut des filles de la Congrégation dont l’utilité augmente tous les jours avec le nombre de celles qui l’ont embrassé.

« Sans autre ressource que son courage et sa confiance en Dieu, elle entreprit de procurer à toutes les jeunes personnes, quelque pauvres et quelque abandonnées qu’elles fussent, une éducation que n’ont point, dans les royaumes les plus policés, beaucoup de filles, même de condition. Elle y a réussi au point qu’on voit toujours avec un nouvel étonnement des femmes, jusque dans le sein de l’indigence et de la

  1. Histoire de la Nouvelle-France, 1721.