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l’ouvrière de Dieu, une messagère de lumière et, comme dit l’Écriture, un astre bienfaisant. Son nom est à jamais uni aux glorieux noms des fondateurs de Montréal. On peut dire que la Vierge elle-même donna Marguerite Bourgeoys à sa ville naissante, « œuvre d’une merveilleuse importance, fleurie des espérances célestes »[1].

Sur cette terre de Ville-Marie, sacrée par tant de vertus, par tant d’héroïsme, la douce femme se consuma de labeurs. Là, elle fonda la Congrégation de Notre-Dame qu’on a parfois appelée une famille d’anges.

C’est la première communauté qui se soit formée chez nous, et pour le Canada tout entier, chacun sait qu’elle fut et qu’elle est un immense bienfait, une grâce inestimable.

On ne saurait dire l’importance de la mission de la Sœur Bourgeoys. Son action a été prodigieusement féconde et de sa vie très sainte rayonneront à jamais les enseignements les plus élevés, les plus fortifiants.

Marguerite Bourgeoys naquit à Troyes, en Champagne, le 17 avril 1620.

Sa famille était de condition médiocre et ni riche ni pauvre. Dès ses premières années, d’après ses historiens, Marguerite montra des dispositions fort remarquables. Douée de la plus heureuse facilité, elle était ardente et constante au travail. L’application, l’effort semblait ne lui rien coûter. Son

  1. M. Olier.