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gnants, un sujet d’inquiétude et de tristesse[1]. Les livres anglais ne manquaient pas, mais on fut quelque temps sans savoir s’en servir, et avec la religion on voulait conserver la langue des aïeux.

Il y a presque deux siècles que le pensionnat sauvage s’est fermé, mais le pensionnat français va toujours grandissant. En 1830, pour s’accommoder aux besoins de la société, les Ursulines mirent sur le même pied l’enseignement de l’anglais et du français. Depuis, de tous les points du Canada et des États-Unis, on afflue vers le vieux monastère, l’institution scolaire la plus ancienne de tout le continent, il y a longtemps que la race britannique est largement représentée dans le personnel de la communauté, mais les Ursulines n’en restent pas moins gardiennes incorruptibles des traditions nationales.

  1. « Les grammaires françaises étaient tellement rares, qu’il n’y en avait qu’une pour l’externat : elle était placée sur un pupitre au milieu de la chambre ; la page ouverte était retenue par un cadre de bois ; chaque élève allait à tour de rôle apprendre la leçon du jour, et la maîtresse seule avait la permission de tourner les feuilles du livre respecté », Histoire des Ursulines des Trois-Rivières.