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mère catherine-aurélie du précieux-sang

tesse à une vive allégresse. Tout mon être exultait, tout chantait en moi : Vive le Sang de Jésus ! Amour à Marie Immaculée ! »

Invitée par l’évêque de Saint-Hyacinthe à exposer ses vues sur l’Institut en perspective, la future fondatrice écrivit le Sitio[1] qui résumait les aspirations de son âme céleste.

Trois jeunes filles, Mlle Sophie Raymond, Mlle Elisabeth Hamilton et Mlle Euphrasie Caouette s’étaient jointes à elle pour adorer, réparer et souffrir. Mais que d’obstacles ne rencontra pas la fondation de notre première communauté contemplative. D’après les gens discrets, c’était une folie. Jamais il n’y eut chez nous un si riche étalage de cette sagesse terrestre dont sainte Thérèse s’amuse quelque part.

Cependant le 14 septembre 1861, en la fête de l’Exaltation de la Croix, l’Institut du Précieux-Sang prit naissance à Saint-Hyacinthe dans l’humble demeure du père d’Aurélie Caouette.

Mgr Larocque bénit la petite maison changée en un monastère et donna à la fondatrice le nom de Catherine-Aurélie du Précieux-Sang qui vivra à jamais.

« Si votre œuvre est, comme je l’espère, conforme au bon vouloir de Dieu, dit l’évêque aux quatre aspirantes, il saura la faire réussir même en se servant d’aussi frêles instruments que vous… Mes chères filles, la doctrine de la sainte folie de la Croix se retrouve avec tout son pouvoir, avec sa merveilleuse sagesse dans les âmes attirées à la suite de Jésus-Christ, dans la vie religieuse. Cette mystérieuse folie se change avec l’aide de Dieu en une sagesse et une lumière qui éclaireront le monde.

  1. Lors de l’approbation de la communauté en 1890, Rome a placé le Sitio après les règles.