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heur qu’il se dévoua à la communauté que l’évêque de Québec lui avait confiée. La ferveur et la générosité des religieuses le ravissaient. Cette maison des Ursulines où la charité et la paix régnaient parfaitement, où la pauvreté était accueillie comme la bien aimée de Notre-Seigneur, l’abbé de Calonne la nommait son paradis. Il bénissait Dieu qui lui avait ménagé la consolation d’y finir ses jours.

Il abandonna à sa famille ce qui lui fut rendu de son patrimoine après la restauration. De sa vaisselle d’argent, il n’avait gardé qu’une écuelle. Son détachement était absolu et pour ceux qui ont voué la pauvreté, il redoutait l’ombre d’une attache.

Ce prêtre d’une culture si haute, d’un raffinement si exquis aimait les petits et les humbles et passait volontiers des heures entières à expliquer le catéchisme aux enfants et aux pauvres. Il était vraiment tout à tous, mais il avait une prédilection pour les plus misérables. Chaque jour, il visitait l’hôpital et la prison, laissant dans tous les cœurs la consolation et l’espérance.



M. de Calonne ne voulut jamais rien changer à la façon de vivre qu’il avait adoptée chez les malheureux Acadiens. Sur ce point toutes les représentations furent inutiles. Dans cette âpre voie de la pénitence où il était entré avec tant de courage, l’abbé de Calonne ne se détourna pas, ne se reposa pas, ni ne se ralentit. Aux Trois-Rivières, c’est sur le plancher de sa chambre qu’il prenait le peu de repos qu’il s’accordait et une bûche de bois lui tenait lieu d’oreiller. Il jeû-