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l’abbé de calonne

« Savez-vous ce que c’est que l’abbé de Calonne ? demandait-il à quelqu’un qui le priait d’être son confesseur. C’est un homme qui a mené une vie très indigne, qui n’a commencé à servir Dieu que lorsque ses forces épuisées le rendaient presque incapable d’exercer le saint ministère et qui à l’heure actuelle se sent tourmenté et environné de tous les démons de l’enfer. Priez bien pour ce pécheur. »


Il écrivait à une religieuse de Québec :

« Ma fille, toute cette vie n’est qu’un combat. Le repos sera au ciel, n’en cherchons pas sur la terre. C’est surtout par la soumission à la volonté divine qu’on prouve à Dieu son amour et c’est cela seul, ma fille, que Dieu demande de vous. Il n’a pas besoin de vos sentiments, ni de leurs expressions, il ne demande de vous que vos actions, votre fidélité, votre soumission à sa sainte volonté. Avec cela, votre état sera plus sûr que si vous sentiez toutes les ardeurs des séraphins. Cent fois le jour dites : Que votre volonté soit faite ! Dites-le de bouche, criez-le quand votre cœur paraît dire le contraire. »


Il écrivait à Mgr  Plessis :

« Oh ! que les prêtres s’aveuglent aisément par une routine de pratiques de piété qui dessèche le cœur au lieu de le nourrir. Leur dévotion périt de phtisie. Grâces à Dieu, la multitude et la variété de vos devoirs vous empêchent de devenir un routinier. »



Sa conversation était toute divine. Il abhorrait le monde et eût voulu ne traiter qu’avec les âmes. C’est avec bon-