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jeanne leber


Une tempête épouvantable accompagnée d’éclairs et de tonnerre l’avait assaillie aux Sept Îles le 22 août[1].

Huit vaisseaux furent mis en pièces sur les rochers de l’Île aux Oeufs. La foudre tomba sur un autre navire et avec tant de violence que sa quille fut lancée bien avant sur la grève.

Épouvanté de ce désastre et craignant de perdre toute sa flotte, l’amiral Walker renonça à la conquête du Canada et, malgré l’avis du commandant des troupes, retourna piteusement en Angleterre.



Quand cette nouvelle arriva à Québec, l’émotion et l’enthousiasme furent indescriptibles. Le cantique de Moïse, après le grand miracle du passage de la Mer Rouge, fut chanté dans toutes les églises.

Les moins religieux reconnaissaient que la main de Dieu avait agi. Tout retentissait des louanges de la Reine du ciel, et à la messe solennelle d’action de grâces, le 25 octobre 1711, quand le prédicateur[2], l’abbé de La Colombière, pro-

  1. D’après le calendrier grégorien, c’était le 2 septembre, mais nos historiens donnent la date d’après le calendrier julien.
  2. L’abbé de la Colombière, après la levée du siège de Québec par Phipps, avait aussi prêché le sermon de circonstance, le 6 novembre 1690. Ce sermon conservé à l’Hôtel-Dîeu de Québec, a été publié par M. Ernest Myrand dans son intéressante brochure : M. de la Colombière.