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silhouettes canadiennes

Jeanne appartenait à une famille de héros, mais elle a sans doute mieux mérité du Canada que Sainte-Hélène, Châteauguay, Maricourt, Bienville, Longueuil et d’Iberville lui-même.

Héroïque victime d’expiation pour sa patrie, si jeune, si frêle, si menacée, elle priait entre les quatre murs de sa cellule. Les événements de 1711 ajoutèrent beaucoup à la confiance que tout le pays avait en son intercession. Et pourquoi ne pas rappeler ces faits que nos ancêtres jugèrent si prodigieux.



On sait qu’après la prise de Port-Royal, le général Nicholson se rendit à Londres afin de décider l’Angleterre à s’emparer du Canada.

Les ministres accueillirent favorablement cette demande qui flattait leurs secrets désirs. À la suggestion de Nicholson, on décida que l’attaque se ferait par mer et par terre — par le Saint-Laurent et par la voie du lac Champlain et du Richelieu — comme l’attaque tentée par Phipps vingt ans auparavant.

Les ministres promirent une puissante flotte et des troupes aguerries, mais ils exigèrent que les milices de la Nouvelle-Angleterre se tinssent prêtes à s’y joindre. Ravi de son succès, Nicholson s’embarqua en toute hâte afin d’accélérer les préparatifs. Quand la magnifique flotte anglaise, commandée par l’amiral Walker, arriva dans le port de Boston (le 25 juin 1711), grande fut la joie des Puritains[1]. En moins

  1. Parmi les troupes envoyées, il y avait sept régiments des vétérans de Malborough.