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et cette cendre s’envola comme une poussière de neige, ne laissant rien au fond du tombeau.



Elle était fille de Jacques Le Ber et de Jeanne Lemoine, sœur de Charles Lemoine, baron de Longueuil, dont les neuf fils furent des héros.

Jacques Le Ber était digne de cette famille de braves. Il ne craignait pas d’affronter les plus grands dangers. Dans les circonstances critiques, quand il fallait communiquer avec Québec, il fit bien des fois le périlleux voyage, soit en canot, soit sur les glaces, soit à travers les bois. Son intelligence, sa décision, son adresse étaient fort remarquables ; et les services qu’il rendit, lui valurent des lettres de noblesse. Généreusement dévoué à l’œuvre, de Ville-Marie et en outre d’une libéralité extraordinaire, Jacques Le Ber acquit pourtant, une fortune très considérable.

Il était l’un des hommes les plus respectés de la Nouvelle-France. Sa fille fut présentée au baptême par Maisonneuve et Mlle  Mance.


L’enfant était frêle ; il fallut de grands soins pour l’élever à Ville-Marie. C’est sur ce champ de gloire qu’elle prit ses premiers ébats avec ses frères et ses cousins, dont l’un devait être ce vaillant d’Iberville qui vivra à jamais, si audacieux, si grand dans notre histoire. Dès sa petite enfance elle exprima des pensées poétiques, fraîches et profondes. Sur Notre-Seigneur, qu’elle devait aimer d’un amour si intense, si généreux, elle faisait des questions qui étonnaient.