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JEANNE LEBER




J eanne Le Ber, la recluse de Ville-Marie, a été chez nous l’adoratrice incomparable du Saint-Sacrement.

Pour vivre à côté du tabernacle, dans une pauvre et étroite cellule, elle sacrifia joyeusement tous les biens, tous les bonheurs de la terre. Dans sa solitude sacrée, invisible à tous, comme les anges, absorbée comme eux par la divine Beauté, cette jeune fille se consuma dans l’adoration, dans la réparation.

Et Jésus-Christ, qui l’avait choisie, qui l’avait appelée, ne semble pas vouloir qu’elle ait jamais devant les hommes d’autre gloire que la gloire de l’avoir aimé.

Nous n’avons plus même ses reliques.

Lorsqu’on ouvrit le cercueil de Jeanne Le Ber, en 1822, on trouva son corps très pur, réduit en une cendre blanche,