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Ces succès merveilleux jetèrent l’effroi dans la Nouvelle-Angleterre et valurent aux Français l’admiration des indigènes. Longtemps après, ils en parlaient encore avec stupeur.

Les Canadiens avaient lavé l’honneur militaire flétri. Et quand les colons anglais tentèrent de prendre leur revanche sur Québec, on sait avec quelle superbe crânerie Frontenac repoussa la flotte ennemie.

Pierre Boucher se sentait rajeunir à ces glorieuses nouvelles. Il oubliait les hontes que la faiblesse de Denonville nous avait values. L’héroïsme des Canadiens lui faisait tout espérer. Comme Talon, il pensait que la Nouvelle-France serait quelque chose de grand.

Les colons-soldats venaient causer avec lui de ces beaux faits d’armes. Tous les cœurs en étaient transportés, mais un grand deuil assombrissait la gloire éclatante des victoires remportées par une poignée d’hommes ; Lemoine de Sainte-Hélène — l’idole des milices et du pays tout entier — avait été tué au siège de Québec.

Les triomphes des Canadiens avaient d’abord interdit les

    leurs efforts, il n’était pas toujours possible d’arrêter leur cruauté naturelle. Nous ferons remarquer ici que soixante ans plus tard, après une longue paix où le naturel sauvage eût dû être adouci, Montcalm alla jusqu’à exposer sa vie pour empêcher ses Sauvages de torturer les prisonniers. — Annales des Ursulines de Québec.