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PHYSIONOMIES DE SAINTS

Tout fut trouvé si délicieux qu’à Lucques on parle encore de ce merveilleux repas.

Il me semble que ce trait plaira aux cordons bleus dont sainte Zite est la patronne.

L’humble fille finit par inspirer aux Fatinelli une véritable vénération. Ils voulurent la traiter en amie plutôt qu’en domestique. Jamais la sainte n’y voulut consentir : jusqu’à la fin de ses jours elle resta — ce qu’il avait plu à Dieu qu’elle fût — servante.

Pendant ce temps, un roi, admiré de tous, traversait les mers pour aller délivrer le tombeau du Christ. Lui aussi était un saint. Mais, devant Dieu, ce roi de France était-il plus grand que la servante des Fatinelli ? C’est le secret des cieux.



LA BIENHEUREUSE IMELDA


La bienheureuse Imelda descendait de la noble et vaillante famille des Lambertini. Née à Bologne en 1521, elle avait reçu au baptême le nom de Madeleine.

Dès le berceau, elle montra une intelligence extraordinaire, et cette vive intelligence sembla s’ouvrir naturellement aux lumières de la foi. Quand une souffrance quelconque faisait couler ses larmes, il suffisait de lui parler de Jésus-Christ pour ramener la joie sur son visage.

On ne vit jamais en elle cette peine à obéir, ces caprices qui rendent difficile l’éducation des enfants. Au premier signe, Madeleine quittait le jeu le plus animé pour se mettre au travail.

Dans la magnifique demeure de ses parents, elle s’était fait un petit oratoire qu’elle ornait de ses mains. Son bonheur était de s’y retirer et d’y prier. La beauté et la bonté de Dieu occupaient ses pensées. Elle comprenait que la mesure de l’aimer c’est de l’aimer sans mesure ; elle avait déjà la connaissance pro-