Page:Conan - Louis Hébert, premier colon du Canada, 1912.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 35 —

les ai aimés et de les assister de tout votre pouvoir. Dieu vous en saura gré et vous en récompensera en paradis… Ils sont créatures raisonnables comme nous… Ils peuvent aimer Dieu comme nous. Par vos bons exemples, par vos prières, il faut leur apprendre à le connaître. »

Le Père Le Caron lui administra les derniers sacrements, qu’il reçut avec ferveur. Hébert réunit ensuite sa femme et ses enfants autour de son lit et leur recommanda de s’entr’aimer véritablement, de vivre toujours en parfaite union, comme l’ordonne la loi divine.

« Cette vie est courte, dit-il, et celle à venir est éternelle. Je suis prêt d’aller devant Dieu, mon juge, auquel je dois rendre compte de toute ma vie. Priez-le pour moi afin que je trouve grâce devant sa face et que je sois du nombre des élus. »

Puis, levant la main, il bénit sa compagne de vie, il bénit ses enfants et s’endormit dans la paix du Seigneur. C’était le 27 janvier 1627.

Louis Hébert fut inhumé dans le cimetière des Récollets, au pied de la grande croix. Lui-même l’avait demandé, dans une visite aux religieux, trois jours avant l’accident qui lui coûta la vie, « comme si Dieu, dit Sagard, lui eut donné un sentiment de sa mort prochaine »[1].

  1. En 1670, cet endroit du cimetière ayant été renversé, on trouva ses ossements enfermés dans un cercueil