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portèrent de vifs regrets. Désormais Hébert allait travailler avec une plaie au cœur.

Cette même année, le Frère Pacifique Duplessis, vénéré de tous[1], mourut à Québec. Ses obsèques furent très solennelles. Il fut inhumé dans la petite chapelle et pleuré des Français et des sauvages.

Cette teinte de néant que la mort répand sur tout, n’empêcha pas Hébert de poursuivre vaillamment ses travaux. Car Champlain qui les suivait avec un intérêt passionné, écrivait, transporté de joie, à son arrivée de France, en 1620 : « Je visitai les lieux, les labourages de terre que je trouvai ensemencés, chargés de beaux blés, les jardins chargés de toutes sortes d’herbes, comme choux, raves, laitues, pourpier, oseille, persil et autres légumes, aussi beaux et avancés qu’en France. Bref le tout s’augmente à la vue de l’œil. »

Qui pourrait dire ce que tout cela représentait de fatigues, d’opiniâtre et héroïque labeur !… Mais les marchands ne désarmaient pas. S’attribuant des droits sur les récoltes

  1. Ce bon religieux, dit Sagard, avait une admirable charité, une grande compassion laquelle s’étendait jusqu’aux animaux mêmes, auxquels il ne pouvait faire de mal… Chrétiens et sauvages perdirent en lui un grand support et la principale de leurs consolations en la maladie.