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vous de moi qui recule devant les efforts et les ennuis de la vie simplement chrétienne ?


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23 juillet.

Je vis beaucoup au-dehors. L’air et la marche, quelle jouissance. La beauté du soleil, des eaux, de la verdure n’a point de prix. Mais intérieurement j’entends souvent le conseil de la mort dans cette chanson allemande que ce pauvre M. Durville chantait si bien : « N’aime pas trop le soleil et les étoiles, car il te faudra me suivre dans ma demeure sombre. »


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24 juillet.

La nuit est claire, le ciel très pur. Tantôt j’ai tâché d’y situer l’Alpha du Centaure. C’est l’étoile la plus rapprochée de nous et pour y arriver, à un train qui partirait de la terre et marcherait à la vitesse de vingt-cinq lieues à l’heure, il faudrait quarante-six millions d’années. L’esprit défaille quand on réfléchit aux dimensions du monde.

J’aime ces pensées. J’y prends conscience de la grandeur, de la puissance de Dieu. Ô Créateur de l’univers, merveille et mystère !


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26 juillet.

Tantôt, me promenant dans le jardin, après l’orage, j’ai aperçu entre des arbres bien haut, en