Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il aurait voulu rencontrer son regard, mais les paupières aux épais cils d’or restaient baissées.

— Ne sauriez-vous m’utiliser, Mademoiselle ? demanda-t-il, se rapprochant. À défaut d’adresse, j’ai de la bonne volonté.

Elle leva ses prunelles brillantes et répandit sur lui un long regard candide :

— Choisissez les plus belles feuilles d’érable et de chêne, répondit-elle, se remettant à sa tâche.

Il s’assit à la table, en face d’elle, et plongea ses longues mains pâles dans l’amas de feuilles.

— Elles sont toutes belles. Savez-vous que le choix est difficile à faire, dit-il, lui en présentant sur un léger signe.

Il admirait l’adresse de ses doigts légers, le goût avec lequel elle disposait les immortelles, les feuilles déjà nuancées par l’automne.