savait que sa fille s’était terriblement ennuyée au Canada, qu’elle avait toujours vivement désiré retourner en France. D’où pouvait venir un tel changement ?… Qu’y avait-il au fond ?… Était-ce une simple détente, un caprice passager de la jeunesse longtemps comprimée ?
Elle pensa à ce que lui avait dit le docteur Fauvel et reprit :
— Le docteur est émerveillé de votre épanouissement ; il trouve votre mine brillante. Où donc avez-vous pris ce rayonnement, cet éclat qu’il admire ?
— Ai-je tout cela ? répondit Mademoiselle d’Autrée, avec une jolie moue d’enfant. Vous le savez, il y a des plantes qui croissent et fleurissent très bien à travers les ronces et la pierraille.
Madame d’Autrée n’ajouta rien et resta songeuse. Appuyée sur ses coussins, les yeux demi-clos, elle regarda sa fille, et aurait voulu