Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais il se contint et la regarda en silence.

Elle rougit un peu et sentit son cœur battre plus vite. Ses beaux yeux mutins s’abaissèrent sous ses larges paupières.

Ni lui, ni elle, n’échangèrent plus une parole. Délicieux silence. Un sentiment de bonheur les pénétrait jusqu’aux moëlles profondes. La voir troublée devant lui le ravissait.

Il n’avait plus souci ni du passé, ni du poignant mystère de l’avenir. La douceur du moment lui suffisait.

Le colonel s’était endormi. Autour d’eux, dans le jardin ensoleillé, de petits chants montaient de terre avec le parfum des violettes. Dans l’air rayonnant, on entendait des bruissements, des gazouillis d’oiseaux.

Jean de Tilly aurait voulu retenir l’heure, rester à regarder cette délicieuse jeune fille dans la brume lumineuse.