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il sentit son cœur battre plus vite, et après il resta longtemps songeur, cherchant à se bien rappeler la jeune fille.

C’est en vain qu’il y tâcha. Il ne l’avait vue qu’une fois, deux ans auparavant, le soir même de l’arrivée triomphante à Québec, après la bataille de Carillon.

L’enthousiasme de la foule, les acclamations frénétiques l’avaient un peu grisé, et l’agréable souvenir qu’il gardait de la fille du colonel n’avait rien de précis.

Il n’aurait pu dire si elle était brune ou blonde, mais il se rappelait bien qu’elle lui avait paru charmante. Et songer à cette jeune fille l’enlevait à la cruelle réalité, lui mettait une douceur dans l’âme.

Plusieurs fois, il relut la lettre, cherchant à deviner ce que Mademoiselle d’Autrée pensait en écrivant ces lignes sur l’ordre de son père. Il lui semblait qu’une vive sympathie