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Son fils la regardait avec une expression de détresse qui lui transperçait le cœur. Elle poursuivit :

— Je vous l’ai dit, je ne m’oppose pas à votre mariage, à votre départ. Ma bénédiction et ma prière vous suivront partout. Mais, si ma tendresse ne me trompe pas, vous avez l’âme grande, mon fils. Rien ne vous fera oublier votre patrie… la pauvre terre natale… qui a bu votre sang… vous souffrirez de ne l’avoir plus sous les pieds… l’avoir abandonnée vous sera un remords. Je comprends, je ressens profondément votre douleur, mon cher enfant ; mais, toute chose dure et terrible à nos cœurs n’est que le secret de la bonté de Dieu… Je vous en conjure, avant de vous décider à partir, examinez bien ce qu’exige le devoir… ce que commande l’honneur…