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moi. Ma vie s’achève… Je m’en irai bientôt. Il s’agit de vous, de tout votre avenir. Je ne puis refuser mon consentement à votre mariage, à votre départ.

— Merci, merci, murmura-t-il, lui baisant les mains. Dites-moi que vous me pardonnez…

— Pauvre enfant, l’amour vous entraîne… Je vous veux heureux… Dieu le sait, pour vous épargner une douleur, je donnerais avec joie les jours qui me restent. Mais les sentiments personnels ne doivent pas compter, quand il s’agit de la patrie, de la vie nationale. J’ai demandé à votre père de m’aider, de me donner la force de vous dire ce qu’il vous dirait, si vous pouviez l’entendre.

Il y eut un long silence pénible, puis, avec la calme énergie qui lui donnait une singulière emprise, elle continua :

— Votre pays a sur vous des droits impres-