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Guillemette vit parfaitement qu’il ne disait pas tout, mais elle ne fit aucune question ; la seule annonce du départ lui était si amère, si douloureuse.

Cependant, Jean allait et venait dans le jardin, attendant avec angoisse que sa mère le fit appeler. Ce fut le major de Muy qui vint l’en avertir. Lui approuvait entièrement son mariage et son départ.

— Il est dur de faire souffrir sa mère, lui dit Jean, se dirigeant vers la maison.

— Oui, mais sans cela, vous seriez trop heureux, trop favorisé, mon cher.

— Se séparer !… tout quitter !…

— Comprenez-le bien, vous êtes un privilégié de partir dans de telles conditions. Ça semble trop beau pour la réalité. Votre mère veut votre bonheur et ce mariage lui en est une garantie. C’est dire qu’elle a bien des sujets de se consoler. D’ailleurs, que devien-