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XIV


Ce dimanche-là, en entrant après la messe, Mademoiselle d’Autrée, comme elle le faisait souvent, s’arrêta sur la première marche de l’escalier, et levant sa tête charmante, regarda les nids construits sous le rebord du toit, mais elle n’eut pas le plaisir d’apercevoir une seule tête d’hirondelle. Tous les nids étaient vides. Les hirondelles, qui font, paraît-il, quatre-vingts lieues à l’heure, allaient partir.

Le colonel d’Autrée, passant au jardin, en vit une multitude autour d’un vieux cormier. Remplissant l’air de leurs cris, de leurs appels, elles tournaient, viraient sans cesse, décrivant une infinité de courbes. La grâce de leur vol circulaire charma les yeux de l’officier. Il resta à les considérer, à observer les