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du superflu. Que de fois, dans son imagination, il l’avait parée. Son cœur s’épanouissait à la pensée du changement qui allait se produire dans sa destinée.

Le confort, tout ce qui fait la joie, la douceur de la vie, n’était-ce donc rien ? Il croyait arriver les mains pleines de dons — comme les princes des contes de fées — et quand il lui parlait de son amour, quand il la pressait d’être sa femme, au lieu de penser au bonheur d’aimer, d’être aimée, au charme de la vie domestique, à l’enchantement des premières effusions, elle lui parlait de la Nouvelle-France… elle lui citait les paroles d’une religieuse morte depuis cent ans.

Certes, il l’aurait voulu différente en certains points, plus semblable aux autres jeunes filles avec qui il lui était parfois arrivé d’échanger de menus propos de galanterie mondaine.