— Si vous connaissiez notre histoire, poursuivit-elle, vous vous expliqueriez pourquoi les Canadiens ne veulent pas mourir.
— Vous êtes bien singulière, Mademoiselle, les jeunes filles, que je sache, n’ont guère l’habitude de s’inquiéter de leurs pays. Elles ont bien d’autres soucis.
— C’est que les Canadiennes sont plus sérieusement formées peut-être, dit-elle, gravement. Savez-vous qu’au Canada les religieuses enseignantes ont précédé les défricheurs ? Vous avez vécu à Québec, n’est-ce pas, vous connaissez le couvent des Ursulines ?
— Oui, après la bataille des Plaines, j’y ai conduit des blessés.
— Quand les religieuses arrivèrent, en 1639, Québec n’était encore qu’un petit poste perdu dans la forêt sans fin. Comme un missionnaire, dont le nom m’échappe, Mère de