Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

faut. Vous en feriez vite la triste expérience. Quand vous vous retrouveriez dans votre milieu, vous souffririez de ce mariage.

— Où avez-vous pris ces idées-là, Mademoiselle ?

— En moi-même. À mon sens, pour être heureux, le mari et la femme doivent avoir les mêmes pensées, les mêmes sentiments, les mêmes craintes, les mêmes joies, les mêmes espérances. Et nous n’avons rien en commun : la religion, la race, les traditions, l’éducation, les habitudes, tout nous sépare.

— Vous ne penseriez pas ainsi si vous m’aimiez, dit-il tristement. L’amour supplée à tout.

Comme elle se taisait, il reprit :

— Votre père ne pense pas comme vous. Il a très bien accueilli ma demande.

— Monsieur, mon père admire votre grandeur d’âme, votre désintéressement. Puis,