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mies occupaient l’église, que de fois elle avait prié !… que de fois, elle avait pleuré !… Il lui semblait que ses supplications l’avaient arrachée à la mort. Et, maintenant, elle sentait qu’il ne l’aimait pas. À des signes imperceptibles aux autres, elle le constatait souvent, et une tristesse étouffait dans son âme tout espoir et toute joie.

Cette nuit-là, Guillemette ne dormit pas. Elle avait traversé les jours tragiques ; elle avait vécu dans l’atroce pénurie de toutes choses, mais la fortune qui s’offrait ne la touchait aucunement. Devenir la femme d’un protestant ?… Jamais ! Ses paroles l’avaient meurtrie et elle ne s’expliquait pas que son père désirât cette alliance.


L’officier l’avait fait prévenir qu’il viendrait le lendemain. C’est avec une véritable angoisse que Guillemette songeait à ce qu’elle