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siens, Mademoiselle de Muy est agréable, très bonne aussi, je le crois, mais, il n’y a pour moi qu’une femme au monde ; jamais, je n’en aimerai d’autre.

Son frère le regarda surpris, troublé. Dans ses yeux clairs, il y avait de la douleur.

— Je m’explique maintenant pourquoi vous aviez l’air heureux en arrivant à l’Hôpital, après le dîner chez le colonel d’Autrée. Sa fille est charmante.

— Oui, dit Jean, avec ravissement.

— Mais, mon pauvre enfant, y avez-vous songé ? Que pouvez-vous espérer ?… Elle est Française, elle va quitter le pays…

— Je le sais… Je me le redis… Ah ! l’horrible éloignement murmura Jean, avec désespoir.

— Vous vous préparez d’amers chagrins.

— Elle emportera ma jeunesse… elle emportera mon cœur… Mais, je n’y puis