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L’OUBLIÉ

tection aux Français.[1] Dans une descente, ils firent prisonniers quatre-vingt de ces malheureux et défilèrent en plein jour sous les canons du fort Saint-Louis, et le gouverneur n’osa rien tenter pour secourir les alliés.

Cependant, ces sauvages, les plus féroces et les plus intrépides des hommes, semblèrent tout à coup las de la guerre. Ils demandèrent des missionnaires et la paix. Ils proposèrent même au gouverneur général de former un établissement français dans leur pays.

M. de Lauzon y consentit : et au mois de juillet 1656, cinquante-cinq hommes commandés par le major Dupuis partirent de Québec. « Les habitants de Québec, ré-

  1. Ceux des Hurons qui avaient échappé à leurs ennemis vinrent demander la protection du gouverneur français. « Les infortunés s’étaient échappés par le lac Nipissing et la rivière des Outaouais… route écartée dans laquelle cependant ils avaient trouvé de terribles marques du passage des Iroquois ; et après deux jours de repos à Montréal, où ils n’osèrent rester, tant leur épouvante était profonde, ils atteignirent enfin Québec où ils furent reçus avec toute l’attention que méritaient de si grands malheurs. » (Garneau, Hist. du Canada, I, p. 144.)